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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/253

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sur la balance du Commerce.

qui s’opposent à ce que les especes d’or & d’argent soient transportées de l’Europe dans l’empire de la Chine, on ne peut s’empêcher d’observer qu’elles y sont, pour ainsi dire, entraînées ; en effet, quoique les ouvriers européens surpassent beaucoup en adresse & en habileté ceux de la Chine, l’Europe perd dans le commerce qu’elle entretient avec cette partie du monde ; & sans les retours continuels d’or & d’argent, que les négocians Espagnols tirent annuellement de l’Amérique, la masse des métaux précieux diminueroit insensiblement en Europe, & augmenteroit en Chine, jusqu’à ce que le niveau se fût établi entre ces deux parties du monde. Il est certain que si cette industrieuse nation étoit aussi près de nous que la pologne & la Barbarie, la plus grande partie des trésors des Indes lui seroit réservée. On peut expliquer ce phénomene sans avoir recours à l’attraction physique ; en effet, l’attraction morale qui tire son origine des intérêts & des passions des hommes, est au moins aussi puissante & aussi certaine.

Les provinces dont les différens royau-