merce ; & comme il est très-vraisemblable que le voisinage des peuples auroit nourri & excité la haine qu’ils se seroient portée les uns & les autres, leur jalousie mutuelle les auroit engagés à gêner réciproquement leur commerce, & à le charger de taxes & d’impôts. Depuis que la réunion de l’Écosse & de l’Angleterre n’a fait qu’un peuple de ces deux nations, on ignore à laquelle des deux la liberté du commerce a été avantageuse. Si depuis cet événement les Ecossois ont acquis de nouvelles richesses, on ne les peut attribuer qu’à l’augmentation de l’industrie, qui a fait de grands progrès parmi eux. Avant cette réunion les deux nations craignoient réciproquement que la liberté du commerce ne leur fût nuisible, & que leurs voisins ne parvinssent à les dépouiller de leurs anciennes richesses. Le tems seul a pu prouver que ces craintes étoient également mal fondées chez l’un & l’autre peuple.
Ce qui arrive dans de petits états, doit également arriver dans de plus grands. De quelque nature que fussent les loix romaines,