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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/27

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sur le Commerce.

ques-uns à s’enrôler, parce que leur nombre est supérieur au besoin qu’on en a. Le commerce, considéré en lui-même, & abstraction faite de toutes ses dépendances, ne peut donc augmenter la puissance d’un état, qu’en ce que les manufactures, qui sont le fondement de tout le commerce, amassent perpétuellement un fonds de travail d’une espece particuliere que le public peut revendiquer toutes les fois qu’il en a besoin, sans priver aucun de ses sujets des nécessités de la vie. Toute nation dont le travail s’exerce sur un grand nombre d’objets superflus & inutiles pour la simple subsistance, est donc très-puissante par elle-même, puisque les sujets employés à ces sortes de manufactures, peuvent en être distraits sans inconvénient, & être enrôlés pour le service public ; il peut exister le même nombre de bras dans un état sans manufactures ; mais il n’y aura jamais la même quantité de travail, toute l’industrie y sera exercée sur les objets de pure nécessité, dont le nombre est toujours le même, ou qui n’admettent du moins qu’une très légere différence.