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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/30

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Essai

en diminuant la dépense de la table & des équipages, épargner, sur les vivres & sur les fourrages, la consommation des bouches inutiles que le luxe & le goût des plaisirs y auroient attirées. Ces principes sont trop désintéressés pour que les hommes s’y soumettent long-tems, & les prennent pour regle de leur conduite. Des passions moins nobles doivent les gouverner ; & il est nécessaire de les exciter par l’avarice, l’industrie, les arts & le luxe. Les villes sont, à la vérité, surchargées d’une suite embarrassante & superflue ; mais les provisions de toute espece y sont portées de toutes parts & avec la plus grande abondance. L’harmonie qui doit régner entre toutes les parties de l’état n’en est pas dérangée ; l’avantage des sujets, du public & du souverain, se trouve réuni & confondu, & le gouvernement ne pourroit que perdre par le changement des mœurs présentes.

Le même raisonnement peut faire connoître tous les avantages résultans du commerce étranger, en ce qu’il augmente la puissance des états en même tems que le