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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/39

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sur le Commerce.

valeur suffisent à un seul homme pour cultiver une assez grande quantité de terrein, y recueillir assez de denrées pour subvenir à sa subsistance, à celle de sa famille, & donner encore un revenu au propriétaire. Toute la science du fermier consiste, dans ces pays, à réparer l’épuisement de la terre par une année de repos. La chaleur du soleil & la température du climat suffisent seuls pour lui rendre sa fertilité, & les paysans n’y ont d’autre ambition que de retirer la simple subsistance, pour prix de leur travail. Leur pauvreté les empêche d’étendre leurs désirs, & les tient dans la dépendance perpétuelle du propriétaire, qui n’est pas dans l’usage de passer bail avec eux, mais partage la récolte par moitié ; & comme il est assuré de trouver toujours des cultivateurs, il ne craint pas que sa terre reste jamais en friche. En Angleterre, au contraire, la terre stérile par elle-même, & moins exposée aux influences favorables du soleil, demande beaucoup de culture pour y devenir féconde, & la culture y exige des depenses considérables. Un champ qui n’est