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Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 7, 1788.djvu/78

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Essai

plus grande quantité d’especes d’or & d’argent ; il est l’effet de la richesse publique & de la prospérité générale, objets perpétuels des desirs des hommes. On en est dédommagé par les avantages que procure la possession de ces précieux métaux, & par le crédit qu’ils donnent à une nation dans les négociations & dans les guerres étrangeres ; mais il ne peut y avoir aucun motif raisonnable d’augmenter encore cet inconvénient, par une monnoie fictive, qui ne peut être d’aucun usage pour s’acquitter avec les étrangers, & qu’un grand désordre dans l’état peut réduire à rien. Il est vrai que dans toute nation riche il se trouve nécessairement un petit nombre de citoyens qui possedent de grandes sommes d’argent, & qui préferent de les convertir en une espece de monnoie, dont le transport est plus facile & la conservation exposée à moins de dangers. Mais les banquiers particuliers peuvent remplacer à cet égard les banques publiques, ainsi que le faisoient autrefois les orfevres à Londres, & que les banquiers le font encore à Dublin. La nécessité d’une