ne se portant jamais au marché, & ne donnant pas lieu à une vente réelle, sont absolument étrangeres aux especes, & comme n’existant pas à leur égard. Cette maniere d’en faire usage fait par conséquent baisser la proportion de leur côté, & en augmente la valeur ; mais lorsque les especes sont employées dans toutes les ventes, & qu’elles sont devenues la mesure de tous les échanges, le même fonds de richesses nationales a plus d’espace à parcourir ; toutes les denrées & toutes les marchandises sont portées dans les marchés ; la sphere de la circulation est agrandie, & la proportion étant baissée du côté des especes, tout doit être à meilleur marché, & la valeur de chaque effet commerçable doit diminuer progressivement.
Les denrées & les marchandises n’ont que triplé, où tout au plus quadruplé de valeur, depuis la découverte du nouveaux monde. La quantité des especes d’or & d’argent possédées présentement par toutes les nations de l’Europe, est cependant bien plus que quadruplée depuis le quinzieme