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A l’égard des légumes et fruits, le tableau n’en donne pas la quantité, mais seulement le prix, qui monte à 12,500,000 l., tandis que le prix total du pain est de 20 millions 600 mille l., n’étant estimé qu’à 2 s. la livre.

Si on pouvait supposer la valeur nutritive des légumes relativement à celle du blé proportionnelle à leurs prix respectifs, la quantité totale de légumes consommée à Paris pourrait équivaloir à 125/206 de tout le pain, ce qui en fait plus de la moitié. Mais comme il s’y consomme beaucoup de légumes et de fruits de luxe, et qu’en général je crois la valeur nutritive des légumes et fruits moindre que celle du pain, à prix égal, je ne prendrai, pour leur valeur représentative, que le quart du pain, c’est-à-dire, 51 millions 500 mille livres.

Ajoutant donc ce nombre à celui que nous avons trouvé, on aura 261 millions de livres en blé pour la consommation annuelle de Paris.

La population de Paris était estimée alors de 600 mille habitants. Divisant donc le nombre précédent par celui-ci, on trouve 435 livres pour la consommation annuelle en blé de chaque habitant de Paris.

Les mêmes résultats donnent 90 millions de livres de viande de boucherie, et 10 millions de livres de poisson. Comme le poisson est à peu près aussi nourrissant que la viande, nous ajouterons ces deux articles ensemble, 100,000,000 livres.

J’y trouve ensuite 78 millions d’œufs. Comme à prix égal et à nourriture égale, je crois qu’on préférerait la viande aux œufs, on ne risquerait pas d’estimer trop haut le rapport des œufs à la viande relativement à la nourriture, en le supposant égal à celui des prix de ces deux objets. Or, je vois par le tableau des prix, que la valeur des œufs consommés dans Paris était de 3 millions 500 mille liv. tandis que celui de la viande était de 40 millions 500 mille livres. Le rapport de ces deux nombres étant de 1 à 11, 57…, nous supposerons en nombres ronds que les œufs tiennent lieu de 1/12 de toute la viande, c’est-à-dire, de 7,500,000 l.

Il reste encore à estimer le laitage. Les résultats qui me servent de guide, ne donnent que la consommation du beurre et du fromage, qui est de 5 millions 850 mille livres de beurre, et de 2 millions 600 mille livres de fromages secs, outre 424 mille 507 livres de fromages mous. Le tableau des prix donne, pour ces deux articles réunis, 7 millions 700 mille livres ; ce nombre est à celui du prix de toute la viande, comme 1 à 5, 26… En supposant les valeurs nutritives proportionnelles aux prix, le beurre et le fromage consommés à Paris équivaudraient à 17 millions 111 mille livres de viande. J’observe que ce poids est un peu moindre que le double du poids réuni du beurre et du fromage, lequel est de 8 millions 874 mille 507 livres. En le supposant égal, on aurait en nombres ronds une demi-livre de beurre ou de fromage pour