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LE DOUTE
Sans souci, moissonnons en route
Ce qu’on nomme plaisir ;
Malheur à toi, qui toujours doute
D’un riant avenir.
Douter si la prochaine aurore
Joyeux ramènera
Tendre amant, que demain encore
Longtemps on aimera !
Douter, douter de qui l’on aime,
C’est un cruel poison
Qui détruit tout, qui flétrit même
Le cœur et la raison.
Le doute rend l’esprit morose,
Disons-nous simplement
Que l’épine étant sous la rose,
Ne lui fait nul tourment.
Le chagrin suivra-t-il un fou rire ?
Hélas ! nous l’ignorons.
Accordons toujours notre lyre,
Trop tôt nous le saurons !
Le bonheur, c’est la confiance
Pour tout au lendemain.
Sachons bercer dame Espérance
Qui toujours tend la main.