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CHAPITRE I

L’ATTELAGE DE CHEVREUILS


L’hiver était hâtif, cette année-là. On n’en était qu’au 25e jour de novembre et déjà la campagne était blanche de neige. La traditionnelle bordée de la Sainte-Catherine avait été beaucoup plus forte que d’habitude. Il était tombé plusieurs pieds de neige. Les clôtures qui divisaient les champs étaient invisibles presque partout. Chose sans précédent à cette saison de l’année, les raquetteurs pouvaient exercer leur sport favori sans risquer de casser leurs raquettes en sautant les clôtures.

« Hue donc ! Cerf-Volant. »

L’homme confortablement assis dans une longue traîne sauvage tirée par deux élégants chevreuils filait à une rapidité folle sur la neige lisse et craquante que le froid vif avait durci.

« Hue donc ! Pommette ! » cria-t-il au second chevreuil au moment où les deux bêtes montaient, rapides comme l’éclair, un banc de neige qui dérobait une clôture à la vue.

L’homme était emmitouflé dans un