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ENQUÊTE

Sébastien Roch. Polémiste extraordinairement vigoureux, il s’est fait autant d’ennemis par la crâne et impétueuse énergie de ses attaques, qu’il s’est attaché d’amis sûrs par la belle générosité de ses plaidoiries en faveur de talents méconnus. Les lecteurs le connaissent sous cette double face de sa sympathique personnalité.


Je prends le train à huit heures du matin pour Pont-de-l’Arche, qui se trouve près de Rouen, à deux heures et demie de Paris. En descendant du train, je trouve sur le quai mon hôte, la figure avenante, les mains tendues. Tout de suite il me dit : « Tenez, c’est là-bas, la maison, voyez-vous, en dehors du village, ce toit qui brille ? » On grimpe en voiture, et, à peine dix minutes après, on arrive devant la grande grille ouverte sur un jardin spacieux, soigneusement entretenu, aux allées sablées. « Il n’y a rien encore, c’est trop tôt, mais vous verrez cet été ! » Nous parcourons le jardin. Dans les parterres, de place en place, des bouts de bois sont plantes, tout droits, en arcs, en angles aigus ; de ci, de là, de minuscules verdures pointent de la terre grise.

— Ça n’a l’air de rien tout cela, dit-il, eh bien ! tenez, voyez cette fraxinelle, les soirs d’été, quand elle a grandi, elle secrète des gaz et s’en enveloppe comme d’une atmosphère ; il n’y a qu’à en approcher une allumette, cela s’enflamme, et ce sont nos feux