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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

roman, avec la Mauvaise aventure, ont été fort remarqués par la critique.

Il est actuellement à la tête de la Bataille littéraire, qu’il publie chaque lundi.

En ce moment en province, il m’a écrit, à ma demande, la consultation que voici.

Il m’a paru qu’au lendemain de la réclame de rajeunissement tentée ces temps derniers autour d’une formule déjà vieille, cette consultation ne manquait pas de piquant. Qu’on en juge :


— En 1884, j’ai publié mon premier roman, la Mauvaise Aventure, qui fit quelque bruit, et portait pour sous-titre : Histoire romanesque.

En 1887, j’émis dans la préface de mon second roman, Contempler, une fois pour toutes, le principe de mes idées sur le roman que je ne conçois qu’essentiellement romanesque.

Je ne prévoyais pas alors que le mot dût servir en 1891 au commerce d’un M. Marcel Prévost, jeune homme industrieux qui économise son propre tabac en refumant les vieux bouts de cigarettes qu’a laissé traîner George Sand. À mon sens, le romanesque était une tournure particulière du tempérament et j’estimais que seuls les esprits romanesques étaient aptes à créer des romans curieux. M. Marcel Prévost est un bon bourgeois qui, trouvant que l’étiquette naturaliste n’est plus utilisable chez les éditeurs, que