— Puisque vous le voulez bien, nous allons parler des Écoles…
— Pardon, nous admettons d’abord, n’est-ce pas ? que toute préoccupation d’école reste en dehors de l’esthétique ? Le rôle de l’école est de servir comme de nationalité protectrice à des écrivains qui n’acceptent de s’y assujettir, lors de leurs débuts dans les lettres, que pour le bénéfice d’en réclamer un appui solidaire à l’occasion. En somme, ce qu’on appelle une École devrait porter le nom du chef qui l’a proclamée ou qu’on lui reconnaît. Mais tel qui accepte de faire du naturalisme refuserait peut-être de s’intituler zoliste ; et c’est un ménagement, envers les adhérents, qui fait adopter une désignation impersonnelle et d’allure plus générale.
— Alors, parlons des méthodes ?
— La méthode naturaliste et la méthode psychologique me semblent avoir l’inconvénient pareil d’avoir enseigné trop visiblement leurs procédés, de trop montrer leur trame, et d’établir, à l’usage de tous, un canevas à livres, sur lequel il n’est pas nécessaire d’être un littérateur proprement dit pour y broder son petit roman. Il suffirait d’être intelligent ; mettons : très intelligent.
À tout homme de belle intelligence, qui a de la mémoire, et un peu l’expérience d’avoir déjà vécu vingt ou vingt-cinq ans, les naturalistes et les psychologues sont venus démontrer qu’il pouvait faire un roman. —