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SUR L’ÉVOLUTION LITTÉRAIRE

De Mérodack à Samas et Tammuz, passant par Nebo, Adar et Nergal, j’ai maintenu cette formule et la maintiendrai encore une trentaine de fois.

Puisque vous me sollicitez de m’expliquer, je n’admets que l’art pour l’idée et dès lors j’alourdis mes romans de toute la métaphysique que suscite le sujet, méprisant trop le public pour songer un instant à son plaisir : et fémininement satisfait de rester difficile à lire comme à aborder.

Qu’est-ce que le Magisme ? dites-vous, Monsieur. C’est la suprême culture, — la synthèse supposant toutes les analyses, le plus haut résultat combiné de l’hypothèse unie à l’expérience, le patriciat de l’intelligence et le couronnement de la science à l’art mêlé.

En outre, le Magisme peut s’appeler le patrimoine des hauts esprits à travers le temps, le lieu et la race, toujours conservé.

Quant à son avenir ? monsieur, je viens de lire ceci : « L’autre soir, le Mage Papus convoquait au 29 de la rue de Trévise les Mages de Paris. Combien ont répondu à l’appel ? 500. Et la capitale en compte 10,000. »

Le magisme n’a aucun avenir, parce que, en réalité, je connais cinq mages, sans me compter, « l’abbé Lacuria, le marquis de Saint-Yves, de Guaïta, Papus, Barlet. » Le reste est fait de tous les désœuvrements et de tous les insuccès. Anatole France, qu’Hermès le lui pardonne, après m’avoir été louanger m’assimile