Page:Huston - Le répertoire national ou Recueil de littérature canadienne, 1848, I.djvu/349

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Vieux enfants de la Normandie,
Et vous, jeune fils d’Albion,
Réunissez votre énergie,
Et formez une nation :
Un jour notre mère commune
S’applaudira de nos progrès,
Et guide, au char de la fortune,
Sera le garant du succès.
Ô terre américaine,
Sois l’égale des rois :
Tout te fait souveraine,
La nature et tes lois.

Si quelque ligue osait suspendre
Du sort le décret éternel !
Jeunes guerriers, sachez défendre
Vos femmes, vos champs et l’autel.
Que l’arme au bras chacun s’écrie :
« Mort à vous, lâches renégats ;
Vous immolez votre patrie :
Vos crimes nous ont fait soldats. »
Ô terre américaine,
Sois l’égale des rois :
Tout te fait souveraine,
La nature et tes lois.

Sur cette terre encor sauvage
Les vieux titres sont inconnus :
La noblesse est dans le courage,
Dans les talents, dans les vertus.
Le service de la patrie
Peut seul ennoblir des héros ;
Plus de noblesse abâtardie,
Repue aux greniers des vassaux.
Ô terre américaine,
Sois l’égale des rois :
Tout te fait souveraine,
La nature et tes lois.

Mais je vois des mains inhumaines
Agiter un sceptre odieux !
De fureur bouillonne en nos veines,
Ce noble sang de nos aïeux ;