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histoire naturelle

de pongo dans un sens tout différent de celui qu’il lui donne.

J’en donnerai pour exemple le second chapitre de l’ouvrage de Purchas, que je viens de citer et qui contient « une description historique du royaume d’or de Guinée, etc., traduite du hollandais et comparée également au latin, » où il est dit (page 986) que :

« Le fleuve Gabon coule à environ quinze milles vers le nord de Rio de Angra, et à huit milles au nord du cap de Lopez Gonzalvez (cap Lopez). Elle est située directement sous la ligne équinoxiale, à quinze milles à peu près de Saint-Thomas. Il arrose une vaste contrée qu’il est aisé de reconnaître. À l’embouchure de cette rivière est un banc de sable dont la profondeur est de trois ou quatre brasses. Il s’oppose vigoureusement au courant qui porte les eaux vers la mer. Ce fleuve, à son embouchure, a une largeur d’au moins quatre milles. Mais lorsque vous arrivez auprès de l’île appelée Pongo, il n’a pas plus de deux milles de large… Sur chaque côté de la rivière se trouvent des arbres… L’île appelée Pongo renferme une montagne d’une hauteur énorme. »

Les officiers de la marine française dont les lettres sont jointes au dernier et excellent essai de Isidore Geoffroy Saint-Hilaire sur le gorille[1] mentionnent en termes semblables à ceux de Battell la largeur du Gabon, les arbres qui croissent le long de ses rives et la violence du courant de ce fleuve. Ils décrivent deux îles dans son estuaire : l’une basse, appelée Perroquet ; l’autre élevée, présentant trois montagnes coniques et appelée Coniquet ; M. Franquet dit expressément que l’une d’elles autrefois était appelée Meni-Pongo, ce qui signifie seigneur de Pongo, et que les

  1. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire, Archives du Museum, t. x.