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des singes anthorpomorphes

pour le mias pappan), ce sont là des problèmes qui, jusqu’à ce jour, restent indécis ; la variabilité de ces grands singes est d’ailleurs tellement considérable, que c’est là une question qui offre les plus grandes difficultés. Au sujet des individus que l’on appelle mias pappan, M. Wallace[1] fait remarquer « qu’ils sont connus par leur grand volume et par le développement latéral de la face en protubérances graisseuses ou saillies qui recouvrent les muscles temporaux, et que l’on a désignés improprement du nom de callosités, car elles sont très-molles, unies et souples. Cinq individus de cette espèce, que j’ai mesurés, ajoute-t-il, variaient seulement de 4 pieds 1 pouce à 4 pieds 2 pouces de (1m,23 à 1m,25) en hauteur, des talons au sinciput ; la circonférence du corps, variant de 3 pieds à 3p½ (1 mètre à l’étendue des deux bras développés horizontalement, de 7 pieds 2 pouces à 7 pieds 6 pouces (2m,12 à 2m,23), et la largeur de la face de 10 à 15 pouces (0m,25 à 0m,33). La couleur et la longueur des cheveux variaient chez les divers individus comme aussi dans les diverses parties du même individu ; quelques-uns offraient un ongle rudimentaire sur le gros orteil, d’autres n’en avaient point du tout ; mais d’ailleurs ils ne présentaient aucune différence extérieure sur laquelle on put établir même des variétés.

Cependant quand on examine le crâne de ces individus, on trouve des différences remarquables dans la forme, les proportions et les dimensions, puisqu’il n’en est point deux exactement semblables ; l’inclinaison du profil et la projection des mâchoires, joints au volume du crâne, offrent des différences aussi marquées que celles qui

  1. Wallace, On the orang-outang or mias of Borneo (Ann. of nat. Hist., 1856).