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des singes anthorpomorphes

couverture de feuilles et que le chimpanzé ordinaire, selon cet observateur éminemment digne de foi, le docteur Savage, produit un son semblable à whoo-whoo, les raisons ne sont point claires pour lesquelles on a sommairement repoussé les assertions de M. Du Chaillu.

Si donc je me suis abstenu de citer l’ouvrage de M. Du Chaillu, ce n’est pas que j’aie reconnu aucune improbabilité inhérente à ses assertions, touchant les singes anthropomorphes, ni que j’aie aucun désir de jeter un doute sur sa véracité ; mais parce que, dans mon opinion, aussi longtemps que ces récits demeureront dans leur état présent de confusion inexpliquée et apparemment inexplicable, ils n’ont aucun droit à l’authenticité, quant à un sujet quelconque, quel qu’il soit.

Ils peuvent être vrais, mais ils ne sont pas prouvés.




note sur le cannibalisme africain au seizième siècle.


En parcourant la version de Pigafetta du récit de Lopez, que j’ai cité page 98, je rencontrai une confirmation si curieuse et si inattendue, remontant à plus de deux siècles et demi, de l’un des passages les plus frappants de la narration de M. Du Chaillu, que je ne puis m’empêcher d’attirer l’attention dans cette note, quoique, je l’avoue, le sujet ne se rapporte pas strictement à celui que je traite en ce moment.

Dans le ve chapitre du Ier livre de la Description, « touchant les régions septentrionales du royaume du Congo et les contrées adjacentes, » on mentionne un peuple dont le roi s’appelle Maniloango et qui habite sous l’équateur, jusqu’au cap Lopez, vers l’ouest. Il semble qu’il soit ici question du pays qu’habitent aujourd’hui, selon M. Du Chaillu, les Ogabais et les Bakalais. « Au delà habite un autre peuple appelé les Anziques, d’une férocité incroyable, car ils se mangent les uns les autres, n’épargnant ni leurs amis ni leurs parents. »

Ces individus sont armés de petits arcs entourés solidement de peau de serpent et tendus avec du jonc et du roseau. Leurs flèches, courtes et minces, mais faites en bois dur, sont tirées avec une grande rapidité. Ils possèdent des haches en fer dont les poignées sont enveloppées de peau de serpent, et des