Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


II

RAPPORTS ANATOMIQUES DE L’HOMME ET DES ANIMAUX


Multis videri poterit, majorem esse differentiam simiæn et hominis, quam dici et noctis ; verumtamen hi, comparatione instituta inter summos Europæ horoes et Hottentotos ad caput Bonæ Spei degentes ; difficillime tibi persuadebunt has eosdem habere natales ; vel si virginem nobilem aulicam, maxime comitam et humanissimam, conferre vellent cum homine sylvestri et sibi relicto, vix augurari possent, hunc et illam ejusdem esse speciei[1].
(Linnœi, Amenitates Acad., Anthropomorpha).


La question suprême pour l’humanité, le problème qui est à la base de tous les autres, et qui nous intéresse plus profondément qu’aucun autre — est la détermination de la place que l’homme occupe dans la nature et de ses relations avec l’ensemble des choses. — D’où sommes-nous sortis ? Quelles sont les bornes de notre pouvoir sur la na-

  1. « Il semblera à beaucoup que du singe à l’homme la différence est plus grande que du jour à la nuit ; mais ces mêmes hommes, s’ils comparent entre eux les plus grands héros de l’Europe et les Hottentots du cap de Bonne-Espérance, croiront difficilement qu’ils puissent avoir la même origine ; et s’ils veulent rapprocher la noble viciée de la cour, parée et éduquée au plus haut degré, avec un homme sauvage et abandonné à lui-même, c’est à grand’-peine qu’ils pourront les croire de la même espèce, lui et elle. »