Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/201

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éventuellement destinée à parvenir, différente et à la fois plus simple.

Le chêne est un individu plus complexe que la petite plante rudimentaire contenue dans le gland ; la chenille est plus complexe que son œuf, le papillon plus complexe que la chenille ; et chacun de ces êtres, en passant de son état rudimentaire à sa condition parfaite, subit une série de modifications dont la somme est appelée son Développement. Dans les animaux les plus élevés, ces changements sont extrêmement compliqués, mais, dans ces cinquante dernières années, les travaux d’hommes, tels que van Baer[1], Rathke[2], Reichert, Bischoff[3] et Remak ont presque complètement débrouillé ce chaos, de sorte que les périodes successives de développement que nous montre, par exemple, un chien, sont aussi bien connus des embryologistes que les étapes des métamorphoses du ver à soie le sont de l’écolier. Qu’il nous soit permis d’examiner maintenant avec attention la nature et l’ordre des degrés successifs du développement du genre Canis, comme un exemple des procédés naturels dans l’évolution chez les animaux supérieurs, en général.

Le chien, comme tous les animaux, sauf les plus inférieurs (et des recherches plus étendues pourront peut-être détruire cette exception apparente), commence son existence à l’état d’œuf, c’est-dire un corps organisé, qui est tout aussi bien un œuf que celui de la poule, mais qui est dépourvu de cette accumulation de substance nutritive

  1. Baer, Histoire du développement des animaux, traduit par G. Bresclet, Paris, 1826, in-4.
  2. Rathke, Abhandlungen zur Bildungs und Entwickelungs Geschichte des Menschen und der Thiere. Leipzig, 1832-33, 2 vol. in-4.
  3. Bischoff, Traité du développement de l’homme et des mammifères, trad. de l’allemand par Jourdan. Paris, 1843.