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Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/251

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rapports anatomiques

sorte que, dans tous ces cas, on ne peut douter que la main de ces singes ne s’écarte beaucoup plus de celle du gorille que celle-ci ne s’écarte de la main de l’homme.

Quant au pied, le gros orteil des marmousets a des proportions encore plus insignifiantes que celui de l’orang, tandis que celui des lémuriens est très-grand et aussi complètement semblable au pouce et opposable que chez le gorille ; mais, chez ces animaux, le second orteil est souvent très-irrégulièrement modifié et, dans quelques espèces, les deux principaux os du tarse, l’astragale et le calcanéum, sont énormément allongés, au point de rendre le pied tout à fait différent de celui d’aucun autre mammifère.

Il en est de même pour les muscles, le court fléchisseur des orteils du gorille diffère de celui de l’homme en ce que l’un de ses chefs s’insère, non à l’os du talon, mais aux tendons des longs fléchisseurs. Les singes inférieurs s’éloignent du gorille par une exagération du même caractère ; tantôt deux, trois ou un plus grand nombre de chefs se fixent à ces mêmes tendons ; tantôt le nombre des chefs se multiplie sensiblement. De plus, le gorille diffère légèrement de l’homme quant au mode d’entre-croisement des tendons du long fléchisseur ; et les singes inférieurs, à leur tour, diffèrent du gorille, en offrant encore d’autres particularités, quelquefois très-complexes, dans l’arrangement de ces parties et, occasionnellement, par l’absence du faisceau charnu accessoire.

À travers toutes ces modifications, on doit se souvenir que le pied ne perd aucun de ses caractères essentiels. Chaque singe et chaque lémurien nous montrent l’organisation caractéristique des os du tarse ; il possède un muscle court fléchisseur, un court extenseur et un long péronier. Si variées que puissent être les proportions et l’apparence de cet organe, les divisions terminales du