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sur quelques ossements humains fossiles.

sembler au premier coup d’œil que ces os appartenaient à deux individus différents, le cubitus étant de plus d’un demi-pouce trop court pour s’articuler avec le radius correspondant. Mais il est clair que ce raccourcissement, non moins que la diminution de volume de l’humérus gauche, dépendent tous deux des accidents pathologiques dont nous venons de parler.

4o Un ilion gauche presque intact et contigu au fémur, un fragment de l’épaule droite, l’extrémité antérieure d’une côte du côté droit, l’extrémité postérieure d’une côte du côté gauche et enfin deux extrémités postérieures et une portion moyenne de côte, qui, par leur rondeur exceptionnelle et leur courbe, abrupte, ressemblent plutôt à celle d’un carnassier qu’à celle d’un homme. Cependant le docteur V. Meyer, à l’opinion de qui je défère, ne voudrait pas se hasarder à déclarer qu’elles appartiennent à un animal, et il ne reste qu’à supposer que ces conditions anormales proviennent d’un développement considérable et exceptionnel des muscles thoraciques.

Les os adhèrent fortement à la langue, bien que, ainsi qu’on l’a démontré par l’acide chlorhydrique, la plus grande partie du cartilage soit encore adhérente et paraisse, néanmoins, avoir subi la transformation gélatineuse qui a été observée par Bibra, sur les ossements fossiles[1]. La

  1. M. Scheurer-Kestner a fait des recherches étendues sur les modifications chimiques des ossements fossiles à l’occasion de sa découverte d’ossements dans le lehm de la vallée du Rhin. Selon cet auteur, les ossements fossiles renferment, outre l’osséine normale, une autre substance provenant probablement d’une modification chimique de l’osséine. Cette opinion est fondée sur la perte qu’éprouvent les ossements par la calcination, qui leur fit perdre plus du double de ce qu’ils devraient perdre par la combustion de l’osséine seule. Il suit de là que si l’on ne peut chimiquement établir l’âge absolu d’un os, on peut établir son âge relatif par la détermination de la quantité d’osséine modifiée qu’il contient. Les recherches de M. Scheurer ont porté principalement sur les ossements trouvés à Eguisheim, et dont il