Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/329

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
302
sur quelques ossements humains fossiles.

singes que ne le sont les orthognathes, car la cavité cérébrale se projette plus nettement au delà de l’extrémité antérieure de l’axe, chez les crânes des prognathes, qu’elle ne le fait chez les orthognathes.

On notera aussi que ces diagrammes montrent une grande série de variations dans la capacité et dans les proportions relatives à l’axe crânien, des différentes parties du crâne qui contiennent le cerveau proprement dit. La différence dans la portion de la cavité cérébrale qui dépasse la cérébelleuse, n’est pas moins singulière. Un crâne rond (fig. 52 Const.) peut avoir une proportion cérébrale postérieure plus grande qu’un crâne allongé (fig. 50 negro).

Jusqu’à ce que les crânes humains aient été profondément étudiés avec des procédés semblables à ceux que je suggère ici ; jusqu’au jour où ce sera un opprobre pour une collection ethnologique de posséder un seul crâne qui n’aurait pas été coupé longitudinalement ; jusqu’au jour où les angles et les mesures que je viens de mentionner, ainsi que nombre d’autres dont je ne puis ici parler, auront été déterminés et établis en tableau par rapport à l’axe basi-crânien pris comme unité, et cela pour un nombre considérable de crânes des différentes races du genre humain, je ne pense pas que nous puissions avoir aucune base certaine pour cette crâniologie ethnique, qui aspire à donner les caractères anatomiques des crânes des races humaines[1].

Quant à présent, je crois que l’on peut esquisser en peu de mots tout ce qui, sur ce sujet, peut être dit avec quel-

  1. Parmi les nombreuses méthodes de mensurations angulaires qui ont été décrites dans ces dernières années, il faut mentionner celle qui est due à l’illustre Virchow, et qui a pris un développement considérable entre les mains de Welcker. Nous voulons parler de l’angle sphénoïdal dont il a déjà été question ; cet angle est formé par l’intersection de la ligne NS, qui part de la racine du nez ou suture fronto-nasale, avec la ligne BS, qui part du bord