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analyse des travaux anthropologiques

Le 19 août, le congrès qui dès le matin avait fait, accompagné de M. de Quatrefages, une visite collective aux galeries anthropologique et paléontologique du Muséum d’histoire naturelle sous la conduite de MM. Pruner et Gaudry, se réunit le soir pour discuter la première des six questions du programme. La séance fut remplie par les communications de MM. Vogt, Dupont, Bourgeois, G. Pouchet, de Quatrefages, Hébert, de Longpérier, Worsæl, Nilsson, Issel, Dawkins. Nous reproduirons ici le discours de M. Vogt qui a été accueilli par d’unanimes applaudissements.


Il y a deux ans, un petit groupe d’hommes réunis à la Spezzia pour le congrès des naturalistes italiens fut inspiré par notre infatigable secrétaire, M. de Mortillet. On se réunit, on discuta quelques articles d’un règlement provisoire, et en choisissant la Suisse comme lieu d’une réunion prochaine, on se sépara dans l’espoir d’avoir fondé un congrès utile pour une science dans l’enfance, et dont l’avenir se présentait encore enveloppé de brouillards assez épais sur quelques points. L’année dernière, le congrès se réunit à Neuchâtel, sous la présidence de notre ami Desor, dont les études ont signalé les progrès si marqués dans le champ de nos recherches, et qui, au milieu de douleurs poignantes, ne soupire qu’après le moment où il pourra prendre part à nos travaux. Nous nous trouvions à Neuchâtel, au bord du seul lac suisse dont les eaux couvrent des stations remarquables des trois âges de pierre, de bronze et de fer, au milieu d’hommes qui ont sondé chaque pied du sol pour l’interroger sur son passé préhistorique. Nous nous trouvions en face de ces magnifiques collections retirées des palafittes neuchâteloises par MM. Clément, Desor, Schwab et tant d’autres, dont les richesses sont aujourd’hui un des ornements de la galerie de l’histoire du travail à l’Exposition, et nous pouvions contrôler nous-mêmes dans une excursion sur le lac, sous la direction intelligente de pêcheurs de nos amis, l’exactitude des faits qu’on nous avait présentés. C’est dans cette réunion pleine de charme d’une vie pour ainsi dire passée en famille, qu’on acclama avec transport Paris comme centre de la prochaine réunion, et M. Ed. Lartet comme président. Je n’ai pas besoin de vous énumérer les titres qui devaient nous engager à porter nos vues sur M. Ed. Lartet. Nous connaissons, tous, les travaux admirables de ce savant modeste, qui malheureusement doit expier loin de nous, à Dieppe, l’excès d’ardeur qu’il a toujours prodigué aux études. Nous espérons qu’il pourra revenir bientôt et prendre ce fauteuil que nous avons cru devoir lui réserver.