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analyse des travaux anthropologiques

faune actuelle ; on y trouve des ossements d’animaux travaillés, les poteries sont abondantes et les silex sont polis. Il n’est ici question ni des cavernes qui à diverses époques historiques ont pu servir de refuge, en temps de guerre ou de persécution, ni de celles qui, avant l’apparition de l’homme, ont servi de repaire aux animaux. Disons cependant que, d’après MM. Lartet et Christy[1], quelques-unes ont successivement servi aux animaux et aux hommes, mais qu’il y a des preuves suffisantes que l’homme n’en a pas été le premier occupant. M. Dupont a signalé la même succession dans la caverne du trou de la Naulette.

Quant aux relations chronologiques des cavernes les plus anciennement habitées et des débris de l’industrie humaine trouvés dans les alluvions quaternaires, il n’y a pas lieu d’attribuer, avec certitude, à ceux-ci une plus haute antiquité. Les hommes qui fabriquaient les silex ouvrés de Saint-Acheul et de Bedford habitaient très-vraisemblablement des cavernes ; cette époque, d’ailleurs, a été de longue durée et ses dernières périodes, caractérisées par la pierre polie, coïncident avec celles des premières habitations lacustres de la Suisse.

La faune des cavernes qui détermine la succession des âges se compose d’une douzaine de types principaux qui ont été classés par M. Lartet[2] dans l’ordre suivant : L’ours des cavernes (ursus spelæus) ; l’hyène (hyœna spelæa) ; le tigre (felis spelæa), le mammouth (elephas primigenius) ; le rhinocéros laineux (rh. tichorhinus) ; l’hippopotame (h. major) ; le grand cerf d’Irlande (megaceros Hibernicus) ; le bœuf musqué (ovibos moschatus) ; le renne (cervus tarandus) ; l’aurochs (bison Europæus) et l’urus

  1. Relliquiæ Aquilanicæ. Paris, 1866, p. 20.
  2. Voyez Garrigou, Ann. des sciences nat., 1861, p. 217 ; voyez aussi l’Étude comparative des alluvions quaternaires anciennes et des cavernes.