Page:Huxley - De la place de l'homme dans la nature.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
22
INTRODUCTION.

qu’il s’éloigne ou qu’il s’éloignera de cet état par un dépérissement éternel, pendant lequel ses facultés sortiront de lui comme elles y étaient entrées ; qu’il disparaîtra pour jamais de la nature, ou plutôt qu’il continuera d’y exister, mais sous une forme et avec des facultés tout autres que celles qu’on lui remarque dans cet instant de la durée[1] ? »

Cette hypothèse, déjà soutenue par Leibnitz, Bonnet le naturaliste, Swammerdam et Haller, a de nos jours trouvé, dans Czolbe un savant interprète. Elle n’est contraire à aucun fait positif. Elle se concilie parfaitement avec la doctrine des transformations, et, à moins que des faits nouveaux ne permettent de la considérer comme superflue, elle mérite d’être réservée, car de l’aveu même de M. P. Janet, elle est à l’abri de toute réfutation.

La seconde hypothèse est celle d’une genèse spontanée des êtres vivants, par l’action des forces physiques et chimiques. Elle reste ouverte à la démonstration expérimentale qui jusqu’à ce jour semble lui avoir fait défaut. De plus, elle a contre elle nombre de faits, et elle semble en contradiction avec quelques-unes des lois les plus généralement admises. Il ne faut pas méconnaître cependant que les forces physiques et les quelques-unes des propriétés vitales peuvent offrir une même mesure, et que le travail mécanique produit

  1. Interpr. de la nat., 2.