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LA VIE ORGANIQUE.

créations successives dans les divers types des quatre embranchements, et, dans une certaine mesure, des modifications assez étendues pour constituer des variétés et des races dans les espèces, mais non des espèces mêmes ; les autres, avec Cuvier, Flourens, Godron[1], etc., croient à une fixité presque absolue dans les caractères spécifiques.

Que si maintenant on distingue parmi les premiers ceux qui, pour expliquer les modifications limitées, font intervenir l’action des causes naturelles et ne font appel au miracle que pour se rendre compte de l’apparition première, ou aura les nuances principales des partisans de la doctrine de l’espèce.

Telles sont les hypothèses qui, dès la plus haute antiquité, ont été imaginés sur l’origine des êtres organiques. La première seule, celle de la préexistence éternelle, nous paraît supporter l’épreuve des faits ; elle n’est subordonnée qu’à deux conditions, à savoir : la possibilité d’une existence latente et la réalité des transformations organiques dans le temps et dans l’espace. La seconde, celle des générations spontanées sans antécédence organique, est soumise à une preuve qui n’a point encore été donnée, et qui, donnée, ne contredirait la première hypothèse qu’en ce qu’elle a de très-général. La troisième, enfin, est celle de la fécondité indéfinie et de l’immu-

  1. Godron, de l’Espèce et des races dans les races organisées et spécialement de l’unité de l’espèce humaine. Paris, 1859.