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SÉRIE ANIMALE.

tyle, le cétiausaure, le paléothérium, l’hipparion, voilà autant d’anneaux entre des formes déjà fort élevées du règne animal.

Chaque jour apporte de nouveaux documents à cette thèse, qui prêtent leur autorité à la célèbre loi de M. Darwin, que plus une forme est ancienne, plus elle tend à relier les uns aux autres, par quelques-uns de ses caractères, des groupes aujourd’hui très-tranchés. Récemment, M. Albert Gaudry a dressé des tables généalogiques qui comblent, à l’aide des espèces fossiles, les lacunes qu’offraient plusieurs genres de mammifères maintenant reliés aux espèces anciennes par la découverte, dans les grottes de Pikermi, d’une innombrable quantité d’ossements. Les genres hyène, rhinocéros, cheval et sanglier ont été ainsi restaurés et rattachés à leurs ancêtres véritables.

Ainsi, la série animale s’établit chaque jour mieux graduée par l’étude comparative des tissus, des organes, des embryons, par la succession géologique des êtres et par l’extinction de certaines espèces dont les ossements viennent rétablir la continuité dans le développement des formes organiques.

Quelle est maintenant la signification de la série animale dans le temps et dans l’espace ? Les êtres se sont-ils présentés subitement au monde vivant, adultes, avec tous les signes distinctifs de leur espèce, ou bien y a-t-il une base quelconque à la théorie de