étaient pour l’Europe assez semblables aux conditions actuelles du Mexique, de l’Abyssinie, du cap de Bonne-Espérance, etc. Par contre, pendant la période crétacée, nulle analogie ni dans les êtres ni dans le monde inorganique. En général, on peut affirmer que dans les genres qui ont à la fois des espèces fossiles et vivantes, celles-ci se perpétuent dans des conditions fort analogues à celles du milieu où celles-là s’étaient propagées ; et l’on peut ajouter qu’à l’époque où existaient les fossiles, les espèces actuellement vivantes n’existaient point. Cette double observation vient à l’appui de la descendance modifiée. Les singes, les éléphants, les ours, les hyènes, les rhinocéros, qui ont habité l’Europe, n’ont plus de représentants directs (sauf cependant l’elephas Africanus), mais ils ont des représentants modifiés dans les espèces des parties du monde où se rencontrent des conditions analogues à celles qu’offrait l’Europe aux époques successives de ces faunes ; de même les ours, les chats, les cerfs, les tapirs, ont dans les deux mondes des formes spécifiquement différentes, mais dont le croisement n’a jamais été tenté ; un grand nombre d’animaux domestiques ont pour ancêtres des individus sauvages qui diffèrent grandement de leur postérité ; dans le règne végétal, cela ne fait doute pour personne ; mais dans le règne animal, la difficulté de trouver à travers les ressemblances acquises un type original est souvent d’autant plus considérable que
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