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le quartier saint-séverin

lequel on sort. La traversée est bizarre. On longe des allées qui se rétrécissent, puis s’évasent en de courts préaux, se resserrent encore et s’amincissent de telle sorte que lorsqu’on passe sous des corps de logis, l’on est écrasé entre les deux murs et que l’on se courbe pour ne pas se heurter contre les poutres en saillie du plafond. On chemine, dans une fissure, entre de hautes maisons dont les toits se rapprochent, loin du jour. L’une de ces maisons, du côté de la rue Domat, garde encore dans un renfoncement la gaieté campagnarde d’un vieux puits. Il serait curieux, à ce propos, de dénombrer les puits de ce quartier ; presque toutes les anciennes bâtisses en ont, comblés, pour la plupart. Un puits ouvre aussi sa margelle devant Saint-Julien-le-Pauvre, mais il était probablement creusé dans le sol même de l’église, avant qu’elle ne fût en quelque sorte reculée par suite de la destruction de son premier portail qui s’étendait plus en avant dans la cour. D’ailleurs, les puits forés dans les intérieurs des sanctuaires étaient fréquents, au Moyen Âge. Sans parler de la cathédrale de Coutances qui en contient deux, à Paris même, Saint-Séverin recèle, comme nous l’avons dit, un puits hors d’usage dans son abside, et Saint-Germain-des-Prés en possède également un, bouché, près de la quatrième colonne du chœur, au nord.