Page:Huysmans - A Rebours, Crès, 1922.djvu/226

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« Et vous, utopistes systématiques, qui faites abstraction de la nature humaine, fauteurs d’athéisme, nourris de chimères et de haines, émancipateurs de la femme, destructeurs de la famille, généalogistes de la race simienne, vous, dont le nom était naguère une injure, soyez contents : vous aurez été les prophètes et vos disciples seront les pontifes d’un abominable avenir ! »

L’autre brochure portait ce titre : Le Parti catholique, et elle était dirigée contre le despotisme de l’Univers, et contre Veuillot dont elle se refusait à prononcer le nom. Ici les attaques sinueuses recommençaient, le venin filtrait sous chacune de ces lignes où le gentilhomme, couvert de bleus, répondait par de méprisants sarcasmes aux coups de savate du lutteur.

À eux deux, ils représentaient bien les deux partis de l’Église où les dissidences se résolvent en d’intraitables haines ; de Falloux, plus hautain et plus cauteleux, appartenait à cette secte libérale dans laquelle étaient déjà réunis et de Montalembert et Cochin, et Lacordaire et de Broglie ; il appartenait, tout entier, aux idées du Correspondant, une revue qui s’efforçait de couvrir d’un vernis de tolérance les théories impérieuses de l’Église ; Veuillot, plus débraillé, plus franc, rejetait ces masques, attestait sans hésiter la tyrannie des volontés ultramontaines, avouait et réclamait tout haut l’impitoyable joug de ses dogmes.

Celui-là s’était fabriqué, pour la lutte, une langue