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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/104

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CERTAINS

tout de noir, toujours botté et éperonné[1]. »

« Quand il prend la forme humaine, le Diable est noir, crasseux, puant et formidable, ou bien du moins en visage obscur, brun et barbouillé ; le nez est déformément camus ou énormément aquilin, la bouche ouverte et profonde, les yeux enfoncés et fort étincelants…[2]. »

« Il est long, noir, avec une voix inarticulée, cassée, mais bruyante et terrible… ses cheveux sont hérissés… il a la barbiche d’un bouc…[3]… »

Ici M. Rops a résolument rompu avec les traditions. Son Commanditaire des Ténèbres n’est plus ce cavalier noir, ou ce bouc qui terrifièrent les âmes naïves des anciens temps ; il nous semblerait sortir d’une boîte à surprises, s’il se présentait maintenant sous cet attirail et sous ce masque. Son Satan, à lui, est bien moderne ; il est un gentleman, en habit noir, un paysan, un Prudhomme immonde, et alors qu’il lui conserve sa forme hiératique, il l’emprunte, le plus souvent, aux Priapes et aux Termes, aux

  1. Bodin. — De la Démonomanie.
  2. Del Rio. — Controverses magiques.
  3. Gorres. — Mystique diabolique.