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Page:Huysmans - Certains, 1908.djvu/43

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J. TISSOT

fonds de Tamise, sur lesquels se détachaient quelques grandes filles un peu godiches, quelques femmes bornées d’esprit mais de chairs saines.

Malheureusement, M. Tissot a jugé bon de passer la Manche et d’exposer à Paris de la peinture, et pas plus que M. Stevens, moins encore, il n’était de taille à s’attaquer à la femme élégante en France. Ses Parisiennes exhibées chez M. Sedelmeyer étaient issues de l’accouplement d’un Savoyard et d’une Jane Bull ; les poses étaient nigaudes et, malgré toutes ses simagrées, l’exécution était nulle. Ajoutons qu’elles n’étaient pas isolées dans son œuvre, car il exhuma jadis, en 1883, je crois, dans le désert du Musée des Arts décoratifs, toute une série d’aquarelles et d’huiles et jamais je ne vis rien de plus pénible, de plus cinéraire et de plus morne que les châssis de cet homme qui avait été quelquefois libre et coloré dans ses grandes planches.

À propos de ses hauts pastels qui figuraient aussi dans ces salles — une nourrice et un enfant entre autres — je n’ai pu m’empêcher de songer aux agaçantes frivolités de cette infidèle soubrette de la couleur, à M. de Nittis, mais