état de les traduire sur un papier ou sur une toile. J’ajoute que, généralement, celui-là célèbre la vertu, proclame la décence, exalte l’amour, cèle, sous les allures bégueules et glacées d’une œuvre, les studieuses turpitudes qu’il élabore dans le coûteux silence des lieux sûrs.
L’hypocrisie qui voile si délibérément les ordures de la vieille Angleterre en proie à l’enfantine passion des viols, explique aisément la conduite de ces gens, dans leur existence privée et dans leurs œuvres.
Au fond, quand on y songe, seul le contraire est vrai, car il n’y a de réellement obscènes que les gens chastes. Tout le monde sait, en effet, que la continence engendre des pensées libertines affreuses, que l’homme non chrétien et par conséquent involontairement pur, se surchauffe dans la solitude surtout, et s’exalte et divague ; alors, il va mentalement, dans son rêve éveillé, jusqu’au bout du délire orgiaque.
Il est donc vraisemblable que l’artiste qui traite violemment des sujets charnels, est, pour une raison ou pour une autre, un homme chaste.
Mais cette constatation ne semble pas suffi-