un lac de suif, je revois mon enfance, ces longues soirées d’hiver où, fatiguée par mes pleurs et par mes cris, ma mère me renvoyait à la cuisine près de la bonne épelant à haute voix le gros livre des songes, ô chandelle des six, grésillante chandelle !
Puis ces rappels lointains s’effacent peu à peu aussi et les lamentables souvenirs des idéals à jamais défoncés me reviennent. Je songe, cette fois, à ce garni lugubre où, attendant l’arrivée d’une maîtresse, je regardais, atterré, l’oreille aux guets, me répétant qu’elle ne viendrait point, les mouches latrinières danser, en cuisant sur ta pointe, ô chandelle des six, grésillante chandelle !
Si, dépossédée par les pétroles et les schistes, tu es aujourd’hui abandonnée du pauvre même, tu auras été du moins adulée comme jamais reine ne le fut, ô chandelle fumeuse ! Rembrandt, Gérard Dow, Schalken, t’ont célébrée dans d’immortelles pages ; il t’ont fait éclairer la neige rose des chairs, les torsades couleur paille de ces belles des Flandres qui t’abritaient de la main contre le souffle des brises, ô chandelle des six, grésillante chandelle !
Princesse, que d’autres chantent les lueurs phos-