Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/231

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vous assurer que j’ai vraiment autre chose à penser qu’aux femmes.

— Oui, oui... je sais bien, ça se dit. Ah ! Ah ! farceur, vous êtes encore un chaud de la pince, vous !

— Tenez, messieurs, copiez cela, tout de suite ; il me faut ces deux lettres pour la signature de ce soir ; — et le chef entra et disparut.

— C’est absurde, il y a quatre pages serrées, grogna M. Folantin ; je n’aurai pas fini avant cinq heures. Mon Dieu, que c’est donc bête ! Reprit-il, s’adressant à son collègue qui ricanait, tout en murmurant : Dame ! mon cher, l’administration ne peut pourtant pas s’occuper de ces détails.

Tant bien que mal, tout en maugréant, il termina sa tâche, puis il retourna chez lui par la voie la plus courte, les bras chargés de paquets, les poches bourrées de sacs ; il respira, une fois enfermé, mit ses chaussons, donna un coup de serviette au peu de vaisselle qu’il possédait, essuya ses verres et, ne trouvant ni planchette ni grès pour récurer les lames de ses couteaux, il les plongea dans la terre d’un vieux pot de fleur et parvint à les faire un peu reluire.

— Ouf ! Dit-il en approchant la table du feu, je suis prêt ; six heures tintèrent.

M. Folantin attendait le mitron avec impatience, et il avait un peu en lui de cette fièvre qui l’empêchait, dans sa jeunesse, de tenir en place,