Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/251

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I


DANS la salle à manger meublée d’un poêle en faïence, de chaises cannées à pieds tors, d’un buffet en vieux chêne, fabriqué à Paris, rue du Faubourg Saint-Antoine, et contenant, derrière les vitres de ses panneaux, des réchauds en ruolz, des flûtes à champagne, tout un service de porcelaine blanche, liseré d’or, dont on ne se servait du reste jamais ; sous une photographie de Monsieur Thiers, mal éclairée par une suspension qui rabattait la clarté sur la nappe, Maître Le Ponsart et M. Lambois plièrent leur serviette, se désignèrent d’un coup d’œil la bonne qui apportait le café et se turent.

Quand cette fille se fut retirée, après avoir ouvert une cave à liqueur en palissandre, M. Lambois jeta un regard défiant du côté de la porte, puis, sans doute rassuré, prit la parole.

— Voyons, mon cher Le Ponsart, fit-il à son