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Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/269

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III


C’EST un des meilleurs moments de la vie, râlait Me Le Ponsart qui avait copieusement déjeuné au Bœuf à la Mode et était maintenant assis dans la rotonde du Palais-Royal, le seul endroit où, de même que tout bon provincial, il s’imaginait que l’on pût boire du vrai café. Il soufflait, engourdi, la tête un peu renversée, sentant une délicieuse lassitude lui couler par tous les membres. Il avait eu de la chance, la journée s’annonçait bien ; dès neuf heures du matin, il s’était rendu chez le notaire qui s’occupait à Paris des affaires de son petit-fils ; nulle trace de testament ; de là, il avait couru au Crédit Lyonnais où était placé cet argent dont la perte soupçonnée troublait ses sommes : le dépôt y était encore. Décidément, le plus dur de la besogne lui était épargné, la femme avec laquelle il allait se mesurer ne possédait, à sa connaissance du moins, aucun atout juridique. — Allons ça commence sous d’heureux