Aller au contenu

Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/281

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

La femme le regardait, surprise de cette insistance à la dévisager ; Maître Le Ponsart jugea utile de rompre le silence.

— Avez-vous un bail ? lui dit-il.

— Un bail ?

— Oui, Jules a-t-il s-igné avec le propriétaire un engagement qui lui assure, moyennant certaines conditions, la jouissance de ce logement, pendant trois, six ou neuf ans ?

— Non, Monsieur, pas que je sache.

— Allons, tant mieux.

Il lui tourna le dos et, derechef cette fois, commença la besogne.

Il vérifiait rapidement les lettres qu’il ouvrait : toutes étaient sans importance, ne renfermaient aucune allusion à cette femme dont les antécédents inconnus le poursuivaient ; d’autres liasses ne le renseignèrent pas davantage ; il se contenta de noter l’adresse des gens qui les avaient signées, se réservant de leur écrire, de les consulter, si besoin était, en dernier ressort ; enfin, il scruta un paquet de factures acquittées, classé à part ; celui-là, il le mit aussitôt dans sa poche. En somme, aucun papier n’était là qui pût l’éclairer sur les volontés du défunt ; mais qui sait si cette femme n’avait pas enlevé un testament qu’elle se réservait de montrer, au moment propice ? Il était sur des épines, exaspéré contre son petit-fils et contre cette fille ; il résolut de sortir de cette