Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/291

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pas, nous verrons ; après tout, je veux élever son enfant qui est le mien...

— Demandez-moi tout de suite de le tenir sur les fonts baptismaux et de payer les mois de nourrice, dit Maître Le Ponsart qui goguenarda presque, tant cette prétenttion lui parut baroque ! Mais, ma chère, la recherche de la paternité est interdite, il n’y a pas besoin d’être un grand clerc pour savoir cela. — Eh bien, nous décidons-nous car le temps me presse ? Pour la seconde et dernière fois, je vous le répète : ou vous êtes la bonne de Jules, auquel cas vous avez droit à une somme de trente-trois francs soixante-quinze centimes ; ou vous êtes sa maîtresse, auquel cas, vous n’avez droit à rien du tout ; choisissez entre ces deux situations celle qui vous semblera la plus avantageuse.

Et ça s’appelle un dilemme ou je ne m’y connais pas, fit-il très satisfait, en aparté. Il prit son parapluie et son chapeau.

Sophie s’exaspéra. — C’est bien, je vais voir ce qui me reste à faire, cria-t-elle.

— Rien, belle dame, croyez-moi. En attendant, vous avez jusqu’à demain midi pour réfléchir. Passé ce délai, je pars, enlevant les meubles, et je remets la clef du logement au propriétaire ; la nuit porte conseil ; laissez-moi espérer qu’elle vous profitera, et que demain vous serez revenue des idées plus sages.