Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/317

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paraissaient crépiter, aux lueurs des bougies, sur des mollets pleins et des cuisses fermes.

Afin d’accélérer la vendange de sa bourse, la femme se campa sur ses genoux.

— Je suis lourde, hein ?

Bien que ses jambes pliassent, il affirma poliment le contraire, s’efforçant de se persuader, du reste, pour s’égayer, que cette pesanteur ne pouvait être attribuée qu’aux solides et copieuses charnures qu’il épiait, mais plus que cette perspective de pouvoir les brasser, tout à l’heure, à l’aise, le calcul de ses déboursés, la constatation raisonnée de sa sottise et l’inexplicable impossibilité de s’y soustraire, le dominaient et finissaient par le glacer.

Avec cela, la femme devenait insatiable ; sous la problématique assurance d’idéales caresses, elle insistait de nouveau pour qu’il ajoutât un louis à ceux qu’il avait déjà cédés. La niaiserie même de ses propos de ses noms d’amitié de « mon gros loulou », de « mon chéri », de « mon petit homme », achevait de consterner le vieillard engourdi, dont la lucidité doutait de la véracité de cette promesse qui accompagnait les réquisitions : « Voyons, laisse-toi faire, je serai bien gentille, tu verras que tu seras content. »

De guerre lasse, convaincu que les imminents plaisirs qu’elle annonçait seraient des plus mé-