Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/334

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Le notaire fit signe qu’il ignorait jusqu’au nom de cette dame et poursuivit :

« Madame Dauriatte n’a pas cru d’abord qu’il y allait avoir une fausse couche ; elle pensait que le coup d’avoir été chassée par Monsieur Ponsart lui avait tourné les sangs et elle est allée chez l’herboriste chercher du sureau pour l’échauder et faire respirer à Sophie la fumée, qui enléverait l’eau qu’elle devait avoir dans la tête. Mais les douleurs étaient dans le ventre et elle souffrait tant qu’elle criait à étrangler ; alors, j’ai été prise de peur et j’ai couru à la rue des Canettes chez une sage-femme que j’ai ramenée et qui a dit que c’était une fausse couche. Elle a demandé si elle avait tombé ou si elle avait bu de l’absinthe ou de l’armoise ; je lui ai dit que non, mais qu’elle avait eu une grosse peine...

— Au fait ! passons ce fatras, dit M. Lambois impatienté ; nous n’en sortirons pas avant l’arrivée des amis et il est inutile de les mettre au courant de cette sotte affaire.

Maître Le Ponsart sauta toute une page et reprit :

— « Elle est morte, comme cela, et l’enfant ne vaut pas mieux ; alors comme j’avais mis ma croix de cou et mes boucles d’oreilles en gage, j’ai payé la pharmacie et la sage-femme, mais je n’ai plus d’argent et Madame Dauriatte non plus, car elle n’en a jamais.

«