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VII




André fut presque guilleret, un soir.

Las de buter contre d’inaccessibles convoitises, il quittait l’impasse où il piétinait et revenait doucement sur ses pas, sans même en avoir conscience. La crise juponnière s’était peu à peu usée, une réaction s’opérait dans cet esprit qui n’ayant pu retrouver encore son assiette sautait d’un excès à un autre, prétendait maintenant à des fous rires, à de bruyantes joies.

Il avait besoin de la gaieté allumée dans Paris, le soir. Il voulait se mêler au bruit de la foule, se soûler comme elle les yeux de clinquant et de gaz ; il voulait des distractions purement animales, absorbant la curiosité de la vue mais n’entrant pas dans l’esprit qui, fatigué par des digestions de pensées pénibles, réclamait la diète absolue, le repos.

André sortit et ne sachant à quoi occuper son temps, il se dirigea vers le logis de Cyprien.

Le peintre était, quand il entra, assis devant une table, près d’un plat où gisaient les décombres d’un fricandeau et il achevait un dessin tendu sur une planche par quatre punaises.