Page:Huysmans - En menage - ed Fasquelle 1922.djvu/288

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Il lui toucha la main et déclara, en s’asseyant sur une chaise, au pied du lit, qu’il espérait bien que la santé de son ami était toujours bonne.

Cyprien le remercia de ses souhaits, ajouta qu’ils étaient malheureusement inexaucés, attendu qu’il souffrait d’une inflammation de la muqueuse du ventre.

M. Désableau appartenait à cette race de gens qui proposent aussitôt les remèdes les plus divers aux personnes malades ; il conseilla donc au peintre les pilules et les perles formulées par tel ou tel docteur, les électuaires, les tisanes et les bols préconisés régulièrement, dans les journaux, aux annonces de la dernière page.

— Rien de grave du reste ? ajouta-t-il, d’un ton confiant.

— Non, rien de grave, j’ai même permission de me lever demain… Alexandre ! cria-t-il soudain, s’adressant au chat qui, après avoir longuement flairé le chapeau de Désableau, entra dedans. – Mais cet appel ne produisit aucun effet sur la bête dont on ne voyait plus que l’arrière-train et la queue qui remuait droite et rayée de rouge.

Désableau se leva, mit son chapeau à l’abri et, par amabilité, voulut caresser le chat qui s’avança comme un crabe, marchant de côté, les oreilles à plat sur le crâne, les moustaches hérissées et la queue basse.

— Il va vous griffer ; dit tranquillement Cyprien.

Désableau se recula et vint s’asseoir, regrettant de