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III



Vers les neuf heures, Cyprien s’étira et se fit remarquer qu’il avait la bouche mauvaise. Il ne fut pas surpris du reste, ayant ardemment trinqué, la veille, à la santé de sa famille.

Il grogna, toussa, et, secoué, par l’irrémédiable pituite des fumeurs de cigarettes, il cracha, dans son pot, avec des hauts-le-cœur.

André se réveilla au bruit ; il eut un bâillement sonore.

— Tu vas bien ? lança Cyprien entre deux hoquets.

— Pas mal, et toi ? répliqua André. Il s’était mis sur son séant et repliait plusieurs lames du paravent.

— Je glaviote, comme tu vois, répondit Cyprien, et il apparut, la face terreuse, les yeux bouffis, montrant ses salières d’homme maigre, sous le col déboutonné de la chemise. Il roula une cigarette, l’alluma, demanda à son ami s’il avait trouvé un logement, la veille.

André lui rendit compte de l’emploi de sa journée et il ajouta :

— Je vais aller, aujourd’hui, à la recherche de mon ancienne bonne.