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Page:Huysmans - En rade.djvu/184

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de mousseline sombre ; il descendit la spirale tiède et humide des marches et aboutit à une sorte de porche, taillé en ogive, soutenu par des colonnes dont les blocs d’un gris jaunâtre, piquetés de points noirs, étaient semblables à ces pierres, lissées par l’usure des temps, qui éclairent les masses austères des vieux portails. L’antiquité de ce château dont la fondation remontait à la période de l’art gothique, s’affirmait, dès l’entrée de cette cave.

Il ambula dans de longs cachots aux murs énormes et aux plafonds en arc, hérissés d’artichauts de fer et de crocs pareils à des fers de gaffe. Il se demandait quel avait été l’usage de ces instruments qui écharpaient l’air et regardait, étonné, la surprenante épaisseur de ces murs dans lesquels apparaissaient, de temps à autre, au bout d’un creux d’au moins deux mètres, des soupiraux, debout, en forme d’I.

Toutes ces caves étaient identiques, rejointes entre elles par des portes sans battants et vides. Mais, se dit-il, toutes ne sont point là ; et, en effet, étant donnée la superficie du château, cette rangée de pièces occupait à peine le dessous de l’une de ses ailes. D’autre part, le terrain frappé sonnait le creux ; tout était bouché. Il chercha la place des allées de communication ; mais les murailles