Il râpa ses doigts aux siens.
— Je viens de quitter Louise, dit le père Antoine, en posant son chaudron à terre.
— Elle est donc levée ?
— Oui, paraît même que la nuit n’a pas été bonne ; et il ajouta que, l’avant-veille, lui et sa femme avaient dû massacrer deux chats-huants pour prendre possession de la chambre.
— Oh ! il n’y a pas de danger ici ; il n’y a pas de voleurs, reprit-il, après un silence, comme se parlant à lui-même ou répétant la réponse faite à une demande que Louise lui avait sans doute adressée ; seulement, tout de même, tu sais, faudrait pas, la nuit, prendre tes aisances du côté du bois.
— Ah ! et pourquoi ?
— Ben, parce qu’il y a des braconniers qui n’aiment pas qu’on les dérange.
— Mais, en votre qualité de régisseur, vous devez les pourchasser, je pense.
— Sans doute, sans doute, mais vois-tu, à ce métier-là, mon garçon, j’attraperais des prunes ; vaut mieux, pas vrai, qu’ils mangent le lapin ou qu’ils me le vendent à très bon compte. — Et le vieux cligna de l’œil. Mais voyons, sieds-toi, t’as le temps, car ta femme est loin à cette heure, elle est à Savin avec ma sœur, tu sais, Armandine,