Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/305

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seule messe, celle de cinq heures et que la règle empêche d’y communier isolément. Le P. Benoît, qui en dit d’habitude une autre avant, est parti, ce matin, et il ne reviendra que dans deux jours. Il y a donc erreur.

— Enfin le prieur m’a positivement déclaré que je communierais demain ! s’écria Durtal. — Tous les pères ne sont donc pas prêtres, ici ?

— Non, en fait de prêtres, il y a l’abbé qui est malade, le prieur qui offrira, demain, le sacrifice à cinq heures, le P. Benoît dont je vous ai parlé, un autre que vous n’avez pas vu et qui voyage. Au reste, si cela avait été possible, je me serais approché, moi aussi, de la Sainte Table.

— Alors, s’ils ne sont pas tous consacrés, quelle différence existe-t-il entre les pères qui n’ont pas obtenu le sacerdoce et les simples convers ?

— L’éducation. — Pour être père, il faut avoir fait ses études, savoir le latin, n’être pas, en un mot, ce que sont les frères lais, des paysans ou des ouvriers. — Dans tous les cas, je verrai le prieur et je vous rendrai, pour la communion de demain, réponse après l’office. Mais c’est ennuyeux ; il aurait fallu que vous pussiez vous mêler ce matin à nous !

Durtal eut un geste de regret. Il s’en fut à la chapelle, ruminant sur ce contre-temps, priant Dieu de ne pas retarder plus longtemps sa rentrée en grâce.

Après Sexte, l’oblat vint le rejoindre. — C’est bien comme je pensais, fit-il, mais vous serez néanmoins admis à la consomption du sacrement — Le père prieur s’est entendu avec le vicaire qui dîne auprès de nous. Il