Page:Huysmans - En route, Stock, 1896.djvu/9

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qui me parvint et l’autre, au couvent ; plus, quelquefois, si des points sont à préciser, si des informations plus étendues sont nécessaires. Et, je le répète, ce rôle de truchement assidu entre des laïques et des moines m’absorbe, m’empêche absolument de travailler.

Comment s’y prendre alors pour contenter les autres et ne pas trop se déplaire ? Je n’ai découvert que ce moyen, répondre en bloc, ici, une fois pour toutes, à ces braves gens.

En somme, les questions qui me sont le plus ordinairement posées se résument en celles−ci :

— Nous avons vainement cherché, dans la nomenclature des Trappes, Notre−Dame−de−l’Âtre ; elle ne se trouve sur aucun des annuaires monastiques ; l’avez−vous donc imaginée ?

Puis : — le frère Siméon est−il un personnage fictif ou bien, si vous l’avez dessiné d’après nature, ne l’avez−vous pas exalté, canonisé, en quelque sorte, pour les besoins de votre livre ?

Aujourd’hui que le bruit soulevé par En Route s’est apaisé, je crois pouvoir me départir de la réserve que j’avais toujours observée à propos de l’ascétère où vécut Durtal. Je le dis donc :

La Trappe de Notre−Dame−de−l’Âtre s’appelle, de son vrai nom, la Trappe de Notre−Dame−d’Igny, et elle est située près de Fismes, dans la Marne.

Les descriptions que j’en rapportai sont exactes, les renseignements que je relate sur le genre de vie que