Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/160

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s’écria M. Lampre. Cette clause, la seule exigée, la seule dont on soit sûr, n’est même pas mentionnée sur vos rituels d’oblature ; non, je vous l’ai dit, lorsque vous m’avez demandé pourquoi, — moi qui suis un des plus anciens commensaux du Val des Saints, — je n’étais pas votre confrère en saint Benoît, l’oblature, telle que les moines contemporains la conçoivent, est une véritable blague !

— Oh ! protesta Mlle de Garambois.

— Parfaitement et retenez bien ceci, tous les deux : il n’y a rien à tenter avec les Bénédictins de France. Pour développer le rameau d’un ordre, il faut d’abord l’aimer et ensuite avoir l’esprit de prosélytisme. Les franciscains ont cela et leurs tertiaires sont pour eux de réels frères. La glorieuse paternité Bénédictine n’acceptera jamais que l’on se rapproche trop d’elle. Vous ne voulez pas me croire… vous verrez… vous verrez.

— Je poursuis, reprit Durtal, — qui ne jugea pas nécessaire de répondre ; — quelquefois, le vœu de chasteté était joint à celui de l’obéissance ; et remarquez que ces vœux étaient, ainsi que ceux des profès, perpétuels. Ceux qui s’en déliaient étaient envisagés tels que des renégats et pouvaient être contraints par les lois ecclésiastiques de rentrer sous l’obédience de leurs supérieurs. Ce cas s’est produit à l’abbaye de saint sauveur, à Schaffouse. Dudon, un oblat, — celui-là vivait dans l’intérieur de la maison, — rejeta, un beau jour l’oblature, reprit ses biens et quitta le cloître. L’Abbé en appela au pape Urbain II qui menaça Dudon de le retrancher de la communion des fidèles, s’il ne rétractait pas son apostasie et son sacrilège. Un synode fut réuni, sur les ordres de